N'ayant pu être présent toute la durée du festival, nous avons tout de même pu voir quelques films, dont nous rendons compte ici. La seconde édition du PIFFF s'est tenue, toujours au Gaumont Opéra Capucines, du 16 au 25 novembre. Au programme, 10 long-métrages en compétition, soit au total une vingtaine d’avant-premières, une projection en 35mm de Bad Taste et, last but not least, une nuit Clive Barker où l'on aura enfin pu découvrir le fameux Nightbreed - A Cabal Cut, avant d'assister au toujours brillant Hellraiser, à sa première suite sous-estimée et, surprise, au court-métrage expérimental The Forbidden. Avant de terminer cette nuit bien chargée par Candyman, de Bernard Rose.

candyman

Il nous faudra revenir sur certains films du PIFFF. Forcément. Notre modeste revue étant basée sur Aix-en-Provence, nous n'avons pas pu assister à l'ensemble du festival. Certains films de la sélection, qui comptaient parmi ceux que nous attendions le plus, nous ont échappés. Le dernier essai de Don Coscarelli en tête (John Dies At The End) mais aussi l'omnibus ABC's Of Death, Citadel de Ciaran Foy, The Seasoning House de Paul Hyett, et bien d'autres long-métrages sur lesquels nous reviendront peut-être plus tard, sur le site ou dans la revue, que nous puissions les voir en salles, en vidéo ou plus logiquement en festivals.

Car s'il se passe quelque chose au niveau du cinéma fantastique et d'horreur en France, c'est bien du côté des festivals qu'il nous faut désormais chercher. Les sorties en salles ne représentent plus rien de la production mondiale (les films ne sortent plus, sortent mal ou carrément disparaissent de l'affiche, voir l'exemple sinistre du récent Sinister), les sorties vidéo constituent depuis de nombreuses années une terrifiante foire d'empoigne où trouver un bon film revient à chercher une aiguille dans une tête de Pinhead (d'autant qu'à 15 ou 20 euros le DVD, le public aura plus vite fait de jouer à la roulette russe sur les plateformes de téléchargement qu'à sortir son portefeuille... et on le comprend).

A ce titre, les festivals tiennent plus que jamais un triple rôle: ils font office de radar, permettent un balayage de la production mondiale et, finalement, créent des salles où il est possible de voir, peut-être pour la dernière fois, certains films sur grand-écran. Et pendant ce temps, les salles s'acharnent à faire passer le genre pour les exemples fadasses dont ils encombrent les multiplexes: pour un spectateur paresseux ou qui ne se doute pas qu'il se passe quelque chose en dehors des usines à pop-corn qu'ils fréquentent, le cinéma fantastique aujourd'hui se résume aux sagas pré-adolescentes (Twilight en tête, bien sûr) et les retours obsessifs du même (Saw, Paranormal Activity). On sait que sur internet, se trouvent un grand nombre de films qui permettent, en vrac, de voir tout un tas de films dont on ne sait même plus s'ils sont sortis ou s'ils vont sortir. Ce qui, d'un point de vue spectatoriel, est une bonne chose (voir des films qu'on peut difficilement voir autrement) et une mauvaise (on considère certains films comme des échantillons gratuits sur lesquels on peut jeter un oeil paresseux avant de passer au suivant).

JOHNDIES

Les festivals, dont la programmation est elle aussi, souvent, protéiforme et représentative des réussites et des tares du cinéma fantastique contemporain, ont au moins le mérite de donner des indices de situation. C'est eux qui rendent compte d'une importante production japonaise une année, de l'impression de naissance d'une vague scandinave une autre, ou du symptôme de crise que représentent cette année les films omnibus. Même s'il s'agit de points d'ancrage potentiellement trompeurs (il s'agit d'un accès français à des oeuvres étrangères, ce qui ne peut tenir lieu de véritable aperçu de la production globale de tel ou tel pays), ils prennent quand même un pouls: celui d'un cinéma qui, quoi qu'on en dise, vit toujours.

L'an passé, à l'Etrange Festival, nous avions véritablement découvert un cinéaste : Sono Sion. Aujourd'hui, il bénéficie d'une certaine reconnaissance en France. A Gérardmer cette année, Invasion of Alien Bikini de Oh Youngdoo nous avait agréablement surpris. Où le film est-il visible aujourd'hui ? La grande force de ces festivals est donc bien sûr d'ouvrir des fenêtres que personne n'ouvrirait à leur place, tout en laissant la possibilité d'entrer aussi par la porte, de ne pas s'ostraciser et devenir la maison du connaisseur, du happy few. Les films pré-cités allaient main dans la main avec de plus grosses sorties (Drive, Chronicle), des films singuliers (Norwegian Ninja de Thomas Cappelen Mailling) cotoyaient à la fois des long-métrages plus grand public (Eva de Kike Maillo) ou d'autres de metteurs en scène attendus de pied ferme sans qu'ils bénéficient pour autant d'une assise solide dans les salles (The Woman de Lucky McKee).

horror stories sketch 1

Que s'est-il passé cette année au PIFFF, ou tout du moins dans ce que nous en avons vu? A part une omniprésence déjà commentée du film omnibus, qui pointe à la fois un immense désir d'en découdre de la part d'un grand nombre de cinéastes, et une certaine agonie de la production des films, on peut avancer un manque certain de mouvance commune. Maintenant qu'on peut cracher sur la tombe du torture-porn, on a l'impression d'assister à une légère errance dans le paysage fantastique actuel. Non pas qu'il n'y ait pas de bon film, il y en a toujours. On a surtout l'impression d'assister à différents essais solitaires, film après film, plutôt qu'à un panorama varié mais cohérent d'images et d'obsessions contemporaines. Ce qui n'est pas mal en soi, au contraire peut-être. Néanmoins, ce constat s'accompagne d'un autre, un peu plus alarmant: ces essais n'essaient pas toujours grand-chose, et souvent les idées manquent.

qu'avons-nous vu d'enthousiasmant cette année au PIFFF ? Un segment de Doomsday Book, puis le sypathique Horror Stories. Ce qui ne suffit même pas à chanter la gloire de la Corée. Pas vraiment. En-dehors de ça, nous avons vu V/H/S. Epouvantable, sans véritable épouvante. Un Universal Soldier nouveau assez ronflant. Modus Anomali, film fauché et gentiment perché venu d'Indonésie, qu'on essaie difficilement de nous vendre comme un nouvel Eldorado. Il y a pourtant encore du boulot. The Body, alors, grand prix de cette édition ?

A voir, au fil de nos petites critiques de ces films, qui vont apparaître sur cette page progressivement. Gardez l'oeil ouvert !

Et on commence avec :

HORROR STORIES de Jung Bum-Sik, Lim Dae-Woong, Young Hong-Ji, Kim Gok, Kim Sun & Min Kyu-Dong

THE FORBIDDEN de Clive Barker

THE BODY d'Oriol Paulo

BAD TASTE de Peter Jackson

happy birthday

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