Horror Stories
Horror Stories (Corée du Sud– 2012)
Réalisation/Scénario : Jung Bum-Sik, Im Dae-Woong, Hong Ji-Young, Kim Gok & Kim Sun
Interprétation : Kim Ji-won, Kim Tae-woo, Nam Bo-ra...
Horror Stories est un nouvel omnibus coréen en forme de pot-pourri horrifique qui réemploie un ensemble de formes récurrentes du cinéma d’horreur contemporain, venu d’Asie ou d’ailleurs.
Home invasion nimbé d’apparitions héritées de la J-Horror (grimaces figées et glaçantes de filles fantomatiques aux longs cheveux bruns) pour le premier segment, The Sun And The Moon (réalisé par Jung Bum-Sik). Histoire de psycho-killer aérienne parcourue, ici encore, de surgissements fantomatiques, pour le deuxième (Terror Plane, par Im Dae-Woong). Relecture virevoltante du Nouvelle cuisine de Fruit Chan redessinée en conte schizophrène proche de Junji Ito pour le troisième (Kong-Jwi And Pat-Jwi, de Hong Ji-Young). Récit apocalyptique infesté d’infestés pour ce qui est du quatrième (Ambulance, de Kim Gok et Kim Sun). Le tout articulé autour d’un fil rouge qui en vaut bien un autre : un homme capture une jeune femme et lui demande de lui raconter les histoires les plus terrifiantes qu’elle connaisse afin qu’il parvienne enfin à s’endormir.
L’ensemble est un tourbillon horrifique où l’efficacité côtoie le convenu, où la fulgurance le dispute avec le ridicule. On suit cette série de petites histoires, mêlant grandes différences et troublantes récurrences, avec malgré tout le sentiment général qu’une thématique commune sous-tend ces films : la paranoïa. Chacun de ces quatre court-métrages est traversé par d’intenses projections cauchemardesques de « ce qui pourrait arriver ». Un personnage se réveille de son cauchemar et la situation rêvée se reproduit alors avec glissements et décalages, mais toujours une croissance dans l’horreur.
Le film véhicule ainsi – jusqu’à sa coda – l’idée d’un traumatisme perpétuel contemporain et montre des personnages sans cesse en train d’imaginer de terribles choses… avant de subir encore pire. Ce n’est pas la moindre des qualités de ce qui s’avère finalement, peut-être, le meilleur film omnibus de la sélection 2012 du PIFFF (aux côtés de V/H/S ou Doomsday Book).