Cheeseburger Film Sandwich (USA – 1987)

Réalisation : etc.

Scénario : 

Interprétation :  |voir le reste du casting

 

Sorti dix ans plus tard, Cheeseburger Film Sandwich fait office de suite (même le titre diffère plus radicalement en VO) au vaguement culte film à sketches Hamburger Film Sandwich (The Kentucky Fried Movie), long zapping protéiforme réalisé par John Landis, écrit par ceux qui n'allaient pas tarder à devenir les ZAZ, et source d'influence principale de nos franchouillards Nuls. Sorte de monstruosité cinématographique, HFS constituait un mix débridé de différents types d'images et de shows, empruntés aux informations télé, aux publicités, aux bande-annonces, etc. Le tout sous forme de parodie absurde, tournée en trois coups de pelle à tarte et, finalement, pas forcément très drôle. Dix ans plus tard les ZAZ ne sont plus sur le coup mais Landis fait appel à des amis réalisateurs, dont Joe Dante, pour tourner un nouveau film à sketches selon le même procédé, mais articulé davantage autour de la télévision.

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Cheeseburger Film Sandwich est ainsi la parodie d'un long zapping sur différentes chaînes, mêlant encore une fois publicités, extraits de film, apartés musicales etc. L'ensemble brandissant toujours fièrement une volonté farouche de déconstruction, d'un refus catégorique de structure pensée autrement qu'en fonction d'un joyeux bordel. Et comme le premier film, on peine à trouver son compte dans cette succession de saynètes toutes plus absurdes les unes que les autres, mais hélas rarement réussies. De concepts idiots étirés inutilement (le premier sketch du spectateur malchanceux, le ridicule voyage d'un téléspectateur en caleçon dans l'ensemble des programmes que diffusent sa télévision, etc.) en brèves parodies qui n'évoquent malheureusement plus grand-chose en 2013, l'omnibus absurde paraît toujours aussi limité que celui de 1977.

Certains segments rehaussent quand même un peu le niveau. Le drolatique et inquiétant Critic's Corner montre le désarroi d'un téléspectateur face à une émission de critiques de cinéma, qui se retrouvent à critiquer sa propre existence. La télévision comme vecteur de malaise projetant en plein visage l'apathie et le désespoir de notre existence est l'unique excellente idée du métrage tout entier. Notons aussi l'hilarant Son of the Invisible Man, parodie au look Universal 30's narrant les brefs exploits du fils de l'homme invisible, persuadé (à tort) d'être parvenu à le devenir lui-même. En de brefs instants de cet acabit, Cheeseburger Film Sandwich parvient produire ce qui aurait dû être le projet global du film : jouer avec des images prétendument recycler pour leur faire dire tout autre chose. C'est peu de dire qu'il y parvient rarement.

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