Belenggu (Indonésie – 2013)

Réalisation/Scénario : Upi Avianto

Interprétation : Abimana Aryasatya, Avrilla, Laudya Cynthia Bella | voir le reste du casting

Après Modus Anomali de Joko Anwar et le film à sketches coordonné par Brian Yuzna, Takut – Faces of Fear, il semblerait que le film de genre indonésien a le vent en poupe. Ce que devait confirmer Belenggu de la réalisatrice Upi Avianto, thriller hallucinatoire puisant son influence dans Se7en de Fincher, dans les derniers films de Lynch et (rapidement) dans Donnie Darko de Kelly. Une note d’intention pas franchement originale, en somme. L’histoire d’un tueur déguisé en lapin géant semant la terreur parmi les voisins d’Elang, jeune barman faisant d’étranges cauchemars, qui rencontre une non moins étrange et mystérieuse jeune femme.

Le film est construit en trois actes clairement distincts, et nous fait passer des hallucinations d’Elang à l’enquête policière entourant les meurtres pour finalement revenir du côté d’Elang pour résoudre progressivement l’intrigue. Tout au long du film, la collection typique d’influences dont on vient de donner la liste provoque systématiquement les tares qu’on pouvait en attendre. Lourde symbolique prêtée au rêve, glissements dans l’étrange trop calculés et dispositif trop voyant pour être honnête, jeux superficiels avec l’âge d’or du film Noir… On subit ainsi une nouvelle fois ce type d’intrigues à tiroirs, volontairement obscures puis se résolvant à coups de twists malhonnêtes. Mais le plus grave, c’est que le film affiche une confiance en soi démesurée et se donne l’impression d’inventer tous les dispositifs éculés qu’il emploie. Les twists un peu convenus sont, par exemple, dramatisés à l’extrême, comme si le film nous tapait du coude, nous faisant un clin d’œil l’air de dire « vous n’avez jamais ça, hein ? ». Le problème étant que si. On attend alors patiemment que l’intrigue (par ailleurs assez peu intéressante) se clôture, et on laissera croire à Upi Avianto que ses références n’ont jamais existé, et qu’elle nous propose du jamais vu.