Darling
Darling (USA - 2015)
Réalisation/Scénario : Mickey Keating
Interprétation : Sean Young, Larry Fessenden, Lauren Ashley Carter | voir le reste du casting
Une jeune femme se fait embaucher en tant que gardienne dans un immeuble. Très vite elle s'y sent oppressée, trouve un crucifix, entend des voix (françaises, of course) et entrevoit un meurtre à venir. Dès les premières minutes, on comprend où va Darling. Noir et blanc charbonneux, mise en scène de l'appartement comme espace mental, failles spatio-temporelles... Mickey Keating ne cache à aucun moment ses influences (Polanski, Lynch, Hitchcock) et son film s'affiche d'emblée comme un petit objet arty gonflé comme une baudruche dans un champ d'aiguilles. Regards caméra, flashs d'images d'événements encore à venir, bourdonnements stridents, stroboscopes, tout l'attirail d'une expérimentation de façade, qui n'expérimente rien.
Pourtant, quelques bonnes idées empêchent le film de sombrer dans la fumisterie la plus totale : filmer la ville de la même manière que l'appartement, enfermant le personnage dans un unique espace contigu où qu'il se trouve. Une séquence, surtout, ouvre une brèche dont la mise en scène ne parviendra pas vraiment à se saisir : après plusieurs séquences claustrophobiques, la jeune femme trouve un espace extérieur, et s'y engouffre. Aux sons industriels et stridents de l'espace intérieur, se substituent des bruits aérés de l'extérieur. La jeune femme glisse dans cet espace comme elle se libèrerait d'un long emprisonnement, et se retrouve sur le toit de son immeuble, dont la chute apparaît instantanément comme une fuite salvatrice. A cet instant, Mickey Keating propose quelque chose, nous fait sentir la pulsion suicidaire du personnage. Malheureusement, c'est bien l'une des rares fois...