Twixt (USA - 2011)

Réalisation/Scénario :

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Hall Baltimore (Val Kilmer), sorte de Stephen King de seconde zone, traine sa déprime et son alcoolisme de petite bourgade en petite bourgade, tentant tant bien que mal de vendre son dernier bouquin lors de séances de dédicaces où personne ne se pointe. Après une bringue solitaire, dans une chambre d'hôtel premier prix, Hall Baltimore va rencontrer dans la forêt une bien étrange jeune fille, V (Elle Fanning), qui va faire basculer sa vie dans un univers entre rêve et réalité...

Twixt

C'est peu dire que le film d'ouverture du festival de Gérardmer cuvée 2012 a déconcerté la salle pleine de l'espace Lac, malgré son apparente simplicité au niveau narratif. Coppola travaille son spectateur au corps, façon film d'horreur pour vidéoclub passé à la moulinette. Twixt est un bien curieux puzzle à la limite de l'abstraction, que l'on pourrait démonter et remonter dans à peu près n'importe quel ordre. Difficile de reconnaître l'auteur rigoureux du bien lointain Conversation secrète derrière le combo de Twixt : on a plutôt l'impression d'avoir affaire à un jeune réalisateur fougueux, prêt à tous les excès pour surprendre. On navigue alors entre kitch total et belles ambiances fantasmatiques, Coppola utilisant indifféremment des effets visuels limites et des cadres fixes faisant peser un sens de la composition de plomb. Val Kilmer, hagard la moitié du temps et aux abonnés absents l'autre, croise une Elle Fanning un brin trop fantomatique et un Bruce Dern en roue libre, comme si son personnage de shérif subissait le dernier flashback d'acide de ses rôles dans les très lysergiquement sixties Psych-Out et The Trip. Edgar Poe côtoie un chef de gang au look émo qui ne dépareillerait pas dans un De Coteau. La fin du film donne d'ailleurs le fin mot de l'histoire: Francis, 73 ans et toutes ses dents, tente le mélange totalement inédit d'essai autobiographique d'une désarmante sincérité et de cinéma de genre version bas de plafond.

Twixt 3

Alors, face à ce bien curieux mélange, on peut rester de marbre, on peut même ricaner. On peut aussi, comme l'auteur de ces lignes, renoncer à voir le film comme la dernière œuvre d'un prestigieux auteur, et accepter un spectacle fait de vapeurs d'alcools, de lac perdu dans la nuit et de délicieux fantômes adolescents. Un film d'ouverture parfaitement en phase avec le festival, pour une fois.

Twixt 2

 

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