Perfect Sense (UK - 2011)

Réalisation :

Scénario :

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Michael (Ewan Mc Gregor) et Susan (Eva Green) n'auraient jamais dû se rencontrer. Une étrange épidémie va en décider autrement : l'humanité perd un à un ses sens, ce qui va rapprocher le couple, jusqu'au noir total...

Perfect Sense, avec son casting classieux, son pitch malin et son emphase à tous les niveaux,semble avoir été pensé pour être diffusé le soir sur BBC One, le groupe anglais coproduisant d'ailleurs le film. La BBC, dernier bastion du « no advert » dans le royaume de sa majesté. Malin, David Mackenzie, réalisateur de la chose, truffe sa narration de sortes de spots publicitaires durant lesquels des images au ralenti de petits africains et d'indiens sympatoches font la ronde ou crèvent de fin, pendant qu'une voix off édicte des vérités toutes faites avec un sérieux à toute épreuve. Le gentil spectateur, comme ça, n'est pas perturbé : le film qu'il matte offre des pauses dignes des plus grandes réussites artistiques des tocards s'occupant des spots de compagnies d'assurances.

Perfect Sense 1

Le reste du temps, Perfect Sense oscille entre ridicule sympathique (Ewan Mc Gregor qui fait des grands signes avec ses mains pour signifier qu'il est devenu sourdingue) et hiératisme pompeux. Il faut voir le couple, regardant dans le lointain, aligner des répliques d'anthologie du type : « Qu'est-ce que tu vois dehors ? - Des gens. - Et ils font quoi ? - Ils vont travailler. - Et nous on fait quoi ? On va aller travailler. » pour s'en convaincre : Perfect Sense est l'œuvre collective d'une bande de comptables sous hélium ayant soudainement découvert une zone jusqu'ici inexplorée de leurs cerveaux, celle qui active la créativité. Malheureusement, parfois, l'art c'est un peu comme le sport : il vaut mieux bien s'échauffer et prendre les choses petit à petit que de tout donner d'un coup et de se claquer comme une merde. Perfect Sense peut d'ailleurs provoquer des hallucinations chez son spectateur : on croit voir, en surimpression sur un de ses cadres moribonds, David MacKenzie grimacer et boiter comme un André-Pierre Gignac des grands jours. L'équipe de Torso s'excuse d'ailleurs pour les rires niais dont elle a émaillé la séance.

Il vaut mieux rire que pleurer, cependant : si l'on y regarde de plus prêt, ce que nous demande Perfect Sense, c'est l'abnégation. Masses, courbez l'échine. Si la colère divine ou une crise financière s'abat sur vous, continuez votre petit train de vie. Qu'importe que vous ayiez perdu la vue ou que votre salaire se soit réduit à portion congrue. Continuez de vous levez le matin, de vous faire un café avant d'aller bosser. Ne vous rebellez surtout pas, tout ira bien. Jusqu'au noir total.

Perfect Sense 2

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