Hell (Allemagne - 2011)

Réalisation : Tim Fehlbaum

Scénario : Tim Fehlbaum, Oliver Kahl, Thomas Wöbke

Interprétation : Lilo Baur, Marco Calamandrei, Lisa Vicari |voir le reste du casting

Dans un univers post-apocalyptique ayant vu la température augmenter dramatiquement, deux sœurs et un jeune homme tentent de survivre tant bien que mal, dans l'abri précaire d'une vieille voiture qui roule encore par miracle...

Le pitch laissait un brin circonspect, tant l'on craint facilement tous les excès dès lors qu'on entre dans ce sous-genre à haut risque de la science-fiction. On s'attendait donc à tout, sauf peut-être à un tel manque de souffle et de personnalité. Tim Fehlbaum semble vouloir aborder son film par un versant psychologique, ce qui ne serait pas une tare si les personnages dont il tente de brosser les portraits n'étaient aussi inconsistants les uns que les autres. L'identification, finalement, passe par l'ennui: on erre effectivement avec ces personnages sans espoir, mais de la pire des manières, et on en vient même à souhaiter leur mort juste histoire de voir du changement. On se souvient des délires de Castellari et consorts qui filmaient des combats en mode péplum au fond de carrières romaines. On se dit que, finalement, ce n'était pas si mal.

C'est d'autant plus dommage que Hell montre, par instants, de très belles choses au niveau de sa photographie, lorsque les effets faciles ou la caméra portée insistante n'empêchent pas trop de lire l'image. En ces temps de crise économique et d'inquiétude écologique, on comprend bien où Hell, avec ses personnages qui luttent pour un bidon d'essence sous un soleil de plomb avant de s'entretuer, veut en venir. Si Tim Fehlbaum voulait réaliser un film de genre sérieux, c'est chose faite. Il lui reste maintenant à en réaliser un bon.

Post Scriptum surréaliste pour les sous-titreurs du festival: « Joan Taylor et moi se battant au couteau » était un grand moment, merci beaucoup. Cette sentence sibylline allait parfaitement avec le désert et les vols d'oiseaux.