Conforting Skin
Comforting Skin (Canada - 2011)
Réalisation/Scénario : Derek Franson
Interprétation : Victoria Bidewell, Tygh Runyan, Jane Sowerby |voir le reste du casting
Le début de Comforting Skin est plutôt habile lorsqu'il nous confronte à cette jeune femme, au physique plutôt disgracieux, qui échoue lamentablement à séduire l'homme qu'elle convoite depuis longtemps et qui finit systématiquement la nuit avec une autre qu'elle. La mise en scène parvient très bien à faire du monde un endroit où tout conspire, parfois, à mettre en échec le moindre de nos désirs. C'est alors que Koffie, la jeune femme en question, décide de se faire faire un tatouage (idée très mal amenée, puisqu'elle arrive comme un caprice adolescent, alors que l'intention aurait dû être plus terrible et plus profonde), qui effectivement prend vie sur sa peau. Mais, alors qu'on pouvait attendre une progression insolite et terrifiante du dessin tribal sur le corps de la fille, qui se trouverait progressivement habitée par un tatouage qui l'emprisonne, on assiste à une petite circulation un peu ridicule dudit tatouage sur tous les membres et parties de corps de Koffie. Ce qui ne provoque aucune évolution, aucune dimension dramatique fondée autour d'une situation qui empire (la base, à priori, de tout récit d'aliénation). Mais tout ceci serait largement pardonnable si le tatouage ne se mettait pas soudainement, en plus de son caractère plastique un peu fade, à parler. Et à dicter à la jeune femme ses funestes actions à venir.
S'ensuit alors un long (très long) récit qui s'essaie maladroitement à traiter la perversion lorsqu'elle peine déjà à insuffler le moindre malaise. Le tout enrobé par une photo assez fade et, surtout, une tendance systématique à plaquer une musique incessante (sur les deux heures que durent le film, une vingtaine de minutes seulement doivent être épargnées par son insupportable score) sur des séquences qui se transforment un peu malgré elles en montage-sequences. L'ennui gagne alors le pauvre spectateur pour, tel le tatouage maléfique, ne plus le lâcher.