Grave Encounters
Grave Encounters (USA - 2011)
Réalisation/Scénario : The Vicious Brothers
Interprétation : Ben Wilkinson, Sean Rogerson, Ashleigh Gryzko | voir le reste du casting
Une équipe de télévision visite un ancien hôpital psychiatrique dans le cadre de l'émission qu'elle produit, Grave Encounters, un show de TVréalité dans lequel Lance Preston et son équipe traquent les phénomènes surnaturels. « Spécialistes » de l'étrange, ils ne s'attendaient certainement pas aux rencontres d'outre-tombe qu'ils vont faire en ces lieux!
Ça partait mal, il faut se l'avouer. Même si une mention du type « Un film des frères vicieux » ça passe toujours mieux en anglais, avec le pitch, l'ombre du found footage et les visuels de la chose, ça faisait beaucoup pour que nos attentes ne se résument pas à « espérons qu'ils aient mis la dose de jump scares, les frères vicieux, j'ai pas envie de m'endormir dans l'espace Lac ». Brisons d'ors et déjà le suspense, cher lecteur, niveau jump scares, nous fûmes servis! Comme dans presque tous les compartiments possibles et imaginables de l'horreur cinématographique, d'ailleurs, puisque les frères vicieux bouffent à tous les râteliers: leur film, passé un premier acte qui met efficacement en place la situation et les caractères des personnages, est une véritable montagne russe. Ne pas voir derrière ce terme uniquement une avalanche de compliments : ok, Grave Encounters est rapide, produit pas mal de sensations fortes, donne envie de refaire un tour ; mais il est laisse aussi souvent apparaître les boulons des rails sur lesquels il nous transporte et, in fine, son absence totale d'autre portée que la flippe.
Sur ce rayon, quelques belles idées : le travail sur l'espace notamment est particulièrement marquant, puisque le sentiment de désorientation que produit souvent la caméra portée est ici utilisé sur le plan narratif. Pour un discours réfléchi sur la puissance de l'image, le sentiment de reel et le montage, on repassera. Il faudrait un producteur qui se sentirait de mettre des ronds dans un found footage horrifique made in Jean-Luc Godard, ce serait une bonne conclusion pour la carrière du petit suisse acariâtre. En attendant, reste Emergo et Grave Encounters, qui prennent certes des directions assez différentes mais acceptent tous deux de traiter le style visuel de l'image volée comme une base de cinéma, et pas comme un moyen d'en faire toujours moins.