The Call Up
The Call Up (UK - 2016)
Réalisation/Scénario : Charles Barker
Interprétation : Morfydd Clark, Christopher Obi, Max Deacon | voir le reste du casting
The Call Up partage avec The Machine de Caradog James (qui produit le film) le souci d'une science-fiction minimaliste et techniquement simple mais efficace. Et c'est la première chose qui frappe : la beauté des effets visuels, la qualité du son. L'attachement évident à optimiser chaque centime pour ne pas trahir la maigreur d'un budget qu'on imagine limité. Du début à la fin, The Call Up proposera ainsi de très beaux glissements numériques du réel à la réalité virtuelle (puisque c'est bien de cela qu'il s'agit ici), de très réussis effets de transparence, de reflets... D'emblée, on pense à ces étranges récits de SF ou de polars que l'on trouve dans pas mal de mangas (notamment ceux de Yoshiki Tonogai) depuis quelques années : une bande de gamers se rencontre après avoir répondu à un appel au test d'un nouveau jeu de guerre en réalité virtuelle. Evidemment, nos protagonistes comprendront rapidement qu'il ne s'agit pas seulement d'un jeu. Ce film nous donne rapidement l'impression d'être de retour à la fin des années 90, quand la réalité virtuelle était l'obsession de nombreux métrages de SF, et qu'en même temps des séries B à petit budget mais à grand concept fleurissaient (on pense beaucoup à Cube, notamment).
Le point de départ du film est intéressant, puisqu'il propose de faire se jouer une guerre en huis-clos, dans un simple immeuble. On comprend bien l'idée de conflit intestin, et les possibilités visuelles de cette guerre enfermée étaient grandes. Les soldats sont dons des joueurs, qui découvrent rapidement que tout ceci n'a rien d'un jeu, qu'ils seront blessés et tués s'ils prennent des balles. Le postulat est archétypal et simpliste, mais fonctionne au départ sur la brutalité de la mise en condition. Sans cérémonie, nous voyons de jeunes gens ordinaires engoncés dans une armure et devenus chair à canon d'une guerre aveugle (qui sont les ennemis ? On s'en fiche, mais on tire dessus) et qu'ils ont rallié malgré eux. L'ancrage politique du film est également accentué par son titre, qui fait référence à la chanson du Clash, ainsi que par la présence d'un auto-proclamé terroriste dans le rang des joueurs.
Ces bonnes intentions font illusion un temps, mais s'estompent à mesure que vient un constat qui fût malheureusement celui qu'on a pu faire devant bon nombre de films vus au Bifff : il n'y finalement aucune suite dans ces idées, et le film suit son bonhomme de chemin sans rien trouver à raconter qui dépasse son postulat. Reste la tenue visuelle correcte du film. Ce qui est quand même assez mince.