Réalisation :

Scénario :

On avait laissé le sieur Bousman (pas de blague sur son nom svp) sur le plutôt pas mal foutu remake de Mother's Day, vu l'an dernier dans la petite salle du Paradiso. Alors, à l'annonce d'un film de monstre dans une forêt, on s'est laissé tenter... c'est aussi ça, Gerardmer, les bons vieux B qui déboulent sans crier gare!

The Forest s'ouvre sur une gonzesse qui court dans les bois, tourne la tête et se mange un arbre. Non, ce n'est pas un sketch, d'ailleurs le ton est résolument premier degré de bout en bout, ce qui est bien loin de nous déranger, on signe de suite même, par contre faudrait voir à ce que ce ne soit pas trop ridicule... oulah, non, on abandonne rapidement sur ce point aussi. Il faut dire que The Forest raconte l'histoire d'une famille attaquée par un monstre terrifiant, mi-chauve-souris, mi-cheval avec de grandes dents, mi-kangourou (oui, ça fait trois moitiés, et alors?). Ce qui complique un peu l'affaire, c'est que le père de famille a la rage, ce qui le rend assez peu sympathique de prime abord, et surtout peu crédible quand il tente d'expliquer qu'il a vu la bestiole en question.

la petite famille

Ça nous vaut cependant un magnifique cabotinage à la Jack-Nicholson-dans-Shining-quel-génie de la part de Stephen Moyer, ce qui n'est déjà pas si mal. Pour le reste, le scénario aligne les situations plus ahurissantes de crétinerie les unes que les autres, pour la plus grande joie du spectateur hilare. Ainsi, le héros décide d'aller se ressourcer en famille dans les bois qu'il fréquentait, jeune, avec son père... et dans lesquels il avait déjà croisé la saloperie volante qui bouffe tout. La famille installe son campement prêt d'une tente éventrée, d'un cadavre de chien, de gris-gris en os d'animaux et d'un ouvrage de sorcellerie sans trop se poser de question. La saloperie volante décide de pousser le petit dernier dans une mare, juste pour rire! Et ainsi de suite...

Par l'invraisemblance absolue de ses situations, le film n'arrive malheureusement jamais à produire la tension et l'incertitude qu'il voudrait susciter chez son audience. Bousman, qui avait du mal à gérer la topographie de ses intérieurs dans Mother's Day mais livrait par ailleurs un film efficace et visuellement attrayant, ne s'en sort guère mieux au milieu d'une forêt. Il échoue même totalement à rendre le caractère oppressant que peuvent prendre les bois, bois auxquelles une photographie quelconque ne rend jamais justice. Alors, Darren Lynn Bousman tourne beaucoup dernièrement, c'est vrai. Mais il devrait sans doute prendre le temps de travailler des scénarios plus solides, et de réunir des budgets lui donnant les moyens de ses ambitions. L'apparition finale de Shankagawourmah (n'ayant pas retenu le nom indien du monstre, nous en inventons un) est ainsi désolante: si le faciès semble plutôt réussi, l'immobilité forcée de la créature est trop criante pour ne pas enlever tous les enjeux d'un dénouement qui devrait être à haute tension. Malgré tous ses défauts, le film de Bousman reste cependant agréable pour le spectateur compatissant, et touche par sa sincérité absolue.

le monstre bizarroide

Je suis le terrible kangourou volant carnivore !

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