L'empire des ombres
L'empire des ombres (USA - 2010)
Réalisation : Brad Anderson
Scénario : Anthony Jaswinski
Interprétation : Hayden Christensen, Thandie Newton, John Leguizamo | voir le reste du casting
La ville de Detroit se retrouve inexplicablement plongée dans l’ombre. Toute personne se retrouvant sans lumière disparaît alors dans les ténèbres, ne laissant qu’un tas de vêtements au sol, et une vague présence sur les murs obscurs de la cité. Les survivants, disposant chacun au moment du drame d’un éclairage (ex: un projectionniste avec une lampe frontale…), tentent de survivre en cherchant continuellement à alimenter leur sources de lumière. Quatre d’entre eux se retrouvent dans l’un des seuls endroits disposant encore d’un générateur fournissant de l’électricité: un bar.
Le point de départ du film est plutôt alléchant: comment survivre avec une menace si grande, si omniprésente, si démesurée? Tous les moyens sont bons: feu, lampe de poche, bâtonnets phosphorescents, torches, phares de voitures. Les vingt premières minutes offrent de belles séquences dans une ville déserte, avec des personnages désorientés, ne comprenant ni les enjeux ni les dangers de leur triste situation, et disparaissant donc à la vitesse de la lumière (sic).
Mais très vite, les (gros) défauts du film pointent: après une introduction silencieuse (les survivants étant isolés, les paroles sont rares), la réunion des protagonistes dans l'intimité du bar donne lieu à une succession de dialogues tous plus creux et ennuyeux les uns que les autres, émis par des personnages caricaturaux et antipathiques (le jeune présentateur vedette arrogant et égoïste, le jeune garçon noir courageux, la jeune Rosemary qui cherche son bébé, le mexicain bigot), au rythme d’un groupe électrogène indispensable mais capricieux, véritable 5e personnage du film. La menace ombrageuse qui plane au dessus de ce petit groupe est si répétitive et incohérente (une lampe de poche va se révéler tour à tour nécessaire et inutile) qu’elle nous lasse très vite: on s’ennuie! La fin, quant à elle, ridiculement naïve et empreinte d’une morale chrétienne bien pensante (sortez les violons) achève de nous laisser un goût de raté dans la bouche. Dommage, on était impatients devant le synopsis.