Beyond The Gates (USA - 2016)

Réalisation : Jackson Stewart

Scénario : , Stephen Scarlata

Interprétation : , Chase Williamson, Brea Grant | voir le reste du casting

 

Gordon et Margot reviennent dans la ville d'enfance du premier, suite à la disparition de son père. Il y retrouvera son frère John, resté à domicile, la maison paternelle lourde de l'absence de son propriétaire et, surtout, le lieu dans lequel il travaillait : un vidéo-club, lui-même voué à disparaître. Les deux frangins vont découvrir, dans une pièce que leur père avait toujours gardée secrète, un étrange jeu de plateau accompagné d'une cassette vidéo type Atmosfear. Ils comprennent rapidement qu'il est fort possible que leur père soit prisonnier du jeu.

Au diapason avec son postulat (que sont devenus les fétiches de notre enfance ?), le film se plaît d'emblée à dévoiler son confortable écrin référentiel. Jumanji et Hellraiser pour le scénario, Stuart Gordon pour le ton comico-horrifique, Lucio Fulci pour les percées gore... Néanmoins, ces références ne sont pas trop envahissantes et, surtout, le film se refuse à les faire sortir de la bouche de ses personnages. Exit le name-dropping post-moderne, les deux frères ne parlent pratiquement pas de cinéma, et l'objet maudit ne sera même pas réellement un film, mais un jeu de plateau. S'il y a VHS avec le jeu, c'est moins pour alimenter le film d'images nouvelles que pour scruter un monde, justement en carence d'images.

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Dans son premier acte, Beyond The Gates évolue pudiquement, en prenant tout son temps, autour des retrouvailles de frères qui ne parviennent pas à s'embrasser, ni réellement à parler. C'est donc le film qui parle à leur place, et l'apparat eighties ne révèle finalement qu'un univers mental dans lequel ils se retrouvent, puisque c'est le monde qu'ils partagent, qu'ils ont en commun depuis l'enfance. La vidéo qui accompagne le jeu de plateau est significative : pas d'action, pas vraiment d'images effrayantes, seulement le visage de Barbara Crampton qui regarde les joueurs à travers l'écran, attendant qu'il se passe quelque chose. Cette idée, pas sensationnaliste pour un sou, est très belle : l'imaginaire passé des deux frères les regarde, impuissant, attendant qu'ils agissent. Image d'un imaginaire mort qui attend, en les scrutant dans les yeux, qu'ils le ressuscitent.

De la même manière, le film nous regarde en jouant moins sur des clins d'œil définis que sur une humeur, un parfum familier. Lorsqu'il s'attarde sur la relation entre les deux frères (l'un d'eux est d'ailleurs campé par l'excellent Chase Williamson, vu dans John Dies at The End de Don Coscarelli), il peut s'avérer assez touchant. La machine s'enraye lorsque le jeu commence. Les séquences horrifiques se succèdent, et malheureusement, ne sont guère trépidantes. Jackson Stewart est peu à l'aise dans l'horreur, et préfère assez clairement un certain climat et une patine, que les séquences horrifiques en elles-mêmes. C'est un peu dommage. Reste une belle exposition qui dure tout de même une bonne moitié du film.

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