The White King (UK, Allemagne, Suède, Hongrie - 2016)

Réalisation : , Jörg Tittel

Scénario : , Jörg Tittel d'après le roman de György Dragomán

Interprétation : , Jonathan Pryce, Ólafur Darri Ólafsson | voir le reste du casting

 

The White King (d'Alex Helfrecht et Jorg Tittel) raconte l'histoire d'un enfant qui grandit dans une dictature fictive futuriste, un état autarcique dont les codes esthétiques trahissent une inspiration communiste. Cet enfant va devoir choisir entre révolte et acceptation le jour où il se rend compte que son père, parti il y a des années, ne travaille pas véritablement avec le gouvernement mais pour lui, dans un camp.

Le film démarre plutôt bien : élégamment filmé, plutôt efficace dans sa manière mesurée de créer tout un monde à partir de très peu d'éléments, et malin dans sa volonté de se situer quelque part entre Le meilleur des mondes de George Orwell et un récit mettant en scène des gamins à la Stephen King. Sauf que, malheureusement, le film grille toutes ses cartouches dans son premier quart d'heure, et ne raconte ensuite plus rien.

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Surtout, la manière dont les réalisateurs abordent leur postulat d'anticipation pose problème : réaliser un récit orwellien, en 2017, avec cette dictature à l'ancienne, ce peuple retiré des grandes villes et débarrassé des objets technologiques, est totalement à côté d'un futur que l'on pourrait imaginer ou envisager aujourd'hui. Les moyens de contrôle ont évolué, et cette fable palabre sur un futur qu'on croirait imaginé il y a soixante-dix ans, marque de véritable paresse intellectuelle. A ce compte-là, pourquoi n'avoir pas réalisé un film historique implanté dans la Russie de Staline, ce qui était le cas du roman que le long-métrage transpose ?

Le film est gênant aussi dans sa manière d'exposer des ouvertures sur l'envers du monde connu par le peuple vivante sous l'emprise de cette dictature. Voir ce gamin émerveillé devant une voiture de luxe, ou un écran diffusant des images d'hyper-urbanité, le voir trouver en guise de trésor un cimetière d'ordinateurs, tout ceci fleure assez mauvais le réflexe réactionnaire de l'auteur de dystopies qui nous dit « aimez votre monde, jusqu'ici tout va bien ». Mince consolation : revoir la ganache de Jonathan Pryce, même si c'est dans un film qui souffrira d'emblée d'une tentative de comparaison avec Brazil.

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