Hidden Reserves (Autriche, Allemagne, Suisse - 2016)

Réalisation, scénario : Valentin Hitz

Interprétation :  Clemens Schick, Lena Lauzemis, Daniel Olbrychski | voir le reste du casting

Sale temps sur la planète SF, même lorsqu'elle est issue d'un pays qui ne la fait naître que rarement, en l'occurrence l'Autriche. Hidden Reserves s'ancre dans un monde où les gens n'ayant pas assez d'argent pour souscrire à une « assurance mort » sont maintenus en vie artificiellement pour servir d'espace de stockage, de mère porteuse ou autre... Un assureur va infiltrer un groupe d'activistes pour chercher des informations.

Ce pitch, assez alléchant, place le filme dans la droite lugnée de métrages de science-fiction dépeignant un futur froid et noir, comme Bienvenue à Gattaca (Andrew Niccol) ou L'armée des douze singes (Terry Gilliam). Comme si ça ne suffisait pas, le cinéaste Valentin Hitz ajoute une pincée lynchéenne lors de séquences de bar nocturnes.

Le problème, c'est que tout cela est décoratif et jamais totalement incarné, le film ne traitant pratiquement pas son sujet et n'utilisant même pas son idée de départ : que deviennent ces morts maintenus en vie pour stocker la mémoire d'un autre, quelle problématique métaphysique cela peut-il poser ? Le film est malheureusement bien incapable de se la poser, cette question. Le postulat politique est intéressant, aussi : les pauvres stockant la mémoire des riches. Mais là encore, le sujet n'est pas traité et le groupe d'activistes (a priori au premier plan dans le récit) n'est pas bien actif.