Eat Local (UK - 2016)

Réalisation : Jason Flemyng

Scénario : Danny King

Interprétation : , Tony Curran, Mackenzie Crook | voir le reste du casting

 

Une bande de vampires se réunit dans une ferme pour une AG visant à statufier certaines choses sur leur vampirique condition. Le bureau doit être composé de neuf membres, et puisque le groupe compte exterminer l'un d'entre eux pour non respect des règles de bonne conduite draculesque, une nouvelle recrue doit être engagée : ce sera peut-être Sebastian, jeune roumain (de sang transylvanien pur, donc) un peu paumé. Mais acceptera-t-il le job ? D'autant qu'au même moment, l'armée encercle la ferme, bien déterminée à éradiquer la tribu qui résiste encore et toujours à l'envahisseur.

En apparence, rien d'original ici. Version vampirique de Rio Bravo (Howard Hawks) passée au filtre moderne et cynique de Dog Soldiers (Neil Marshall) avec un ton cependant plus proche de celui de Shaun of The Dead (Edgar Wright), Eat Local ne manque pour autant pas d'atouts. Réalisé par Jason Flemyng (acteur, vu en James Bataille dans Atomik Circus des frères Poiraud, ou dans le Bruiser de George Romero), cette comédie vigoureuse est ponctuée de quelques saillies très drôles, de belles idées (le vampire qui ne mange pas d'hommes par compassion, et qui le déclare en fumant après s'être fait tirer dans le cœur, son aveu alors illustré par de la fumée s'échappant de sa poitrine percée), et un discours politique convenu mais pertinent : les vampires s'abritent dans la ferme d'un couple, les bien nommés Thatcher, de vieux fermiers cannibales. Eat Local, c'est leur entreprise.

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Mais là où le film trouve sa singularité, c'est dans sa manière d'opposer systématiquement l'individu et le groupe qui menace de l'avaler. Comme dans un film coréen, les institutions sont par essence stupides, incapables et castratrices : l'armée, l'église, mais aussi le groupe de vampires, dont les individus apparaissent plus ou moins sympathiques, quand la dynamique du groupe est toujours viciée par les intérêts des uns ou des autres. La fin, cynique, témoigne d'une volonté caustique certaine qui fait du bien dans le paysage moribond ou, en tout cas, inconséquent, de la comédie horrifique actuelle.

On pardonnera ainsi des problèmes de rythme, de gros passages à vide et certains effets trop ostentatoires, pour nous contenter d'un honnête et rafraîchissant western horrifique relativement politisé et parfois fort drôle.

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