BIFFF 2019-Wave of Crimes, Superlopez
Wave of Crimes / Superlopez (Espagne – 2018)
Réalisation : Gracia Querejeta / Javier Ruiz Caldera
Scénario : Luis Marías / Borja Cobeaga, Diego San José, d'après la BD de Jan
Interprétation : Maribel Verdú, Juana Acosta... / Dani Rovira, Alexandra Jiménez...
Cette année, au BIFFF, deux films espagnols s'amusaient d'un genre (le film de serial-killer, celui de super-héros) pour le brasser sur le ton de la comédie. Avec réussite ?
On avait, ici-même, aimé Javier Ruiz Caldera pour sa comédie romantico-ectoplasmique, Ghost Graduation, et sa comédie d'espions méta, Anacleto. Autant dire que sa comédie de super-héros n'en est qu'une déception plus grande. Comme son précédent effort, il s'agit de l'adaptation d'une bande-dessinée populaire en Espagne, sorte de Super-Dupont que Caldera n'envisage jamais autrement que comme une parodie peu inspirée du Superman de Richard Donner.
Ne choisissant jamais entre hommage amical au super-héros en collants et moquerie franche, le film échoue aussi à transcender une idée pourtant intéressante : ausculter la médiocrité auto-satisfaite d'une société apathique, de laquelle surgirait difficilement une figure héroïque. Las, le sujet n'intéresse pas vraiment son cinéaste, qui préfère enchaîner les gags pachydermiques sans jamais les rehausser de la moindre tentative de mise en scène. Décevant, vraiment...
Autre comédie espagnole flirtant cette fois-ci avec le mauvais goût très 90's d'un Petits meurtres entre amis ou Very Bad Things, Wave of Crimes, de Gracia Querejeta, sort d'emblée tous ses atouts : une tonalité peu encline au sérieux et à la grisaille, un casting cinq étoiles pour qui goûte les cinémas de genres hispaniques (on y croise Luis tosar (Malveillance), Raùl Arévalo (La Isla Minima), Maribel Verdù (Le labyrinthe de Pan)...). Et puis, hélas, c'est à peu près tout. On croirait voir un petit film d'Alex de La Iglesia dilué dans l'eau forte des impératifs du box-office (voire de l'audimat). En dépit du postulat de départ (un adolescent tue son père, sa mère tente de le couvrir), rien n'est vraiment méchant, rien n'égratigne la société espagnole (mis à part un prêtre qui s'intéresse davantage à ses applications téléphoniques qu'aux confessions de ses fidèles... mouais) et le film entier semble essayer de lancer sur l'autoroute sans jamais baisser le frein à main.