Underwater Love, A Pink Musical (Japon - 2011)

Réalisation : 

Scénario : 

Interprétation :  | voir le reste du casting

 

Précédé de la réputation toujours problématique et restrictive de film japonais fauché et à côté de la plaque (affublé récemment au Symbol de Matsumoto Hitoshi), Underwater Love, A Pink Musical possède essentiellement l'étrangeté inhérente à un mélange de genres inédit auquel s'ajoute un récit qui dénote un peu avec la tonalité du film. L'originalité du film de Shinji Imaoka tient donc principalement de la rencontre entre un genre très populaire partout dans le monde depuis très longtemps (la comédie musicale) et un autre, plus marginal et exclusivement Japonais (le pinku-eiga, genre articulé autour d'un érotisme déviant). Ce qu'avait déjà tenté notamment Takashi Miike avec Happiness of The Katakuris ou The Great Yokai War.

Ici, on nous raconte avec légèreté la drôle d'histoire d'une femme travaillant dans une usine de poissons qui rencontre un kappa (démon maritime dans le folklore japonais, ici réduit à un acteur doté de quelques postiches superficiels), qui prétend être la réincarnation de son premier amour. Ainsi commence cette petite symphonie libertine, parfois assez drôle, rythmée par la musique du groupe de rock et d'électro minimalistes berlinois, Stereo Total et éclairée par la superstar des chefs opérateurs Christopher Doyle, dont la présence est très certainement due à l'obligation d'Imaoka de s'en sortir le mieux possible durant un temps de tournage extrêmement court (cinq jours).

Underwater Love 1

Passée la surprise d'un tel mélange décomplexé qui saute aux yeux dès les premières minutes, et à peine a-t-on eu le temps de se rallier à la cause de premières minutes d'une liberté et d'une sincérité touchantes, le principal problème du film naît alors d'une difficulté à renouveler sa fantaisie bien longtemps. Un peu à l'image de Norwegian Ninja, autre film en sélection cette année, Underwater Love épuise la plupart de ses cartouches un peu vite, jusqu'à nous intégrer à un univers que l'on peut finalement accepter sans trop de problème. Les séquences s'enchaînent alors, et le film se vide progressivement (c'était d'ailleurs aussi un peu le cas de Symbol) d'un hypothétique émerveillement ou même de son humour au profit de son récit un peu terne, et de son esthétique assez pauvre.

Le dernier acte sort alors le film de sa torpeur avec l'arrivée de toute une famille de kappas et d'une dimension scatologique qui parvient enfin à renouveler la surprise. Mais au final, on peut ressortir de ce film avec l'impression terne d'une expérience sympathique, clairement hors normes, mais pas vraiment accomplie. On se prend ainsi à regretter que Shinji Imaoka ne se soit pas contenté de sa singularité, mais qu'il se soit donné les moyens de la hisser à un niveau supérieur.

Underwater Love 2

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