Tucker & Dale fightent le mal (USA - 2010)

Réalisation : 

Scénario : 

Interprétation :  |voir le reste du casting

 

Précédé d'un assez bon bouche-à-oreille, coutumier des festivals du monde entier depuis de nombreux mois et promis (miraculeusement) à une sortie en salles qui devrait coïncider au moment où vous lirez ces lignes, Tucker & Dale fightent le mal laissait quand même plutôt songeur. Après une série de comédies horrifiques plutôt patibulaires (y a-t-il vraiment eu des gens pour rire de Deadheads?), on se demandait à quelle sauce allait nous manger le nouveau-venu Eli Craig avec un pitch pareil: une bande de jeunes, débiles et sexy, part en vacances dans le bayou.

Tucker 2

Ils croisent sur leur chemin deux rednecks qu'automatiquement ils assimilent à des psychopathes tels qu'ils ont pu en voir dans un nombre incalculable de films. Or, le long-métrage opère très vite un revirement en nous faisons subitement suivre non plus la sempiternelle bande d'ados, mais les deux prétendus prédateurs. Lesquels s'avèrent doux comme des agneaux, seulement gentiment stupides. S'ensuit un joyeux jeu de massacre enclenché par le groupe qui, pour avoir croisé les deux types plusieurs fois, se sont mis dans la tête qu'ils en voulaient à leur vie. Passé un prologue rigolo mais un peu trop lourdement référencé (citer Cabin Fever citant Délivrance au sein d'une séquence qui ne se veut même pas parodique, on se demande bien quel peut en être l'intérêt), on suit avec plaisir cette catastrophique partie de chasse articulée autour d'une série de malentendus, s'amusant de certains gags très drôles et, fait suffisamment rare pour être signalé, s'émouvant parfois des états d'âme de nos pauvres autochtones fustigés d'office.

Tucker 1

Si l'on peut regretter une certaine platitude dans la mise en scène de quelques séquences et un manque de renouvellement dans les situations, on aurait tort de faire la trop fine bouche face à cette joyeuse et touchante déclaration d'amour non seulement au cinéma, mais surtout aux bourreaux types qu'il crée sans qu'ils lui préexistent. L'air de rien, c'est aussi une manière, pas forcément plus bête qu'une autre, de nous mettre face à nos préjugés et de nous questionner sur les ennemis que les images désignent à notre place. Espérons que la présence d'un tel film dans les salles de cinéma, à une époque où il est de plus en plus difficile d'en voir sur grand-écran, déchaînera suffisamment les foules pour que d'autres distributeurs aussi peu frileux lui emboîtent le pas.

Tucker 3

Submit to FacebookSubmit to Google PlusSubmit to TwitterSubmit to LinkedIn

Ajouter un Commentaire


Code de sécurité
Rafraîchir