Pastorela
Pastorela (Mexique - 2011)
Réalisation/Scénario : Emilio Portes
Interprétation : Carlos Cobos, Eduardo España, Ana Serradilla |voir le reste du casting
Jesus, agent de police mexicain, joue le diable depuis toujours la pastorela de sa ville, une pièce de théâtre organisée chaque année à l'occasion d'une fête de la Nativité. Mais cette année, le pasteur meurt et le nouveau décide de choisir quelqu'un d'autre pour ce rôle, qui s'avère être l'un de ses collègues. Les deux bougres vont alors se battre pour être celui qui l'obtiendra au final.
Comédie au vague parfum fantastique qui justifie vaguement sa présence à Gérardmer, Pastorela est surtout un pamphlet lourdingue contre la religion qui passe son temps à défoncer à coups de béliers des portes ouvertes depuis longtemps, et à plomber la plupart de ses séquences d'un symbolisme idiot fondé tout entier sur le renversement de valeurs qui ne fera plus trembler grand monde en Occident aujourd'hui (un type déguisé en diable s'effondre sur une crèche, quelle irrévérence !). Comédie qui parvient difficilement à décrocher un sourire de temps en temps, énerve surtout par sa tendance très bobo à placarder la moindre de ses idées d'un énorme panneau « attention, provocation ».
Le problème réside aussi dans le fait que le film souffre souvent de la comparaison avec un grand-frère beaucoup plus fou et, pour le coup, infiniment plus drôle : Le jour de la bête d'Alex De La Iglesia. On pense aussi, bien sûr, à son récent Balada Triste. Mais là où De La Iglesia mène de front différents niveaux de lecture à ses récits, Emilio Portes se contente d'aligner les facilités qui lui permettent d'appuyer son propos à la pelleteuse. Dommage.